Les Etats-Unis et le Japon de l’après-guerre
Après la capitulation du Japon le 2 Septembre 1945, les Etats-Unis mirent la main sur le pays et prirent en charge sa reconstruction politique, économique et sociale. Dans le contexte de la guerre froide, les Américains comprirent rapidement l’intérêt qu’ils avaient à remettre sur pied le Japon, qui devaient à la fois devenir un précieux allié politique dans la zone et une vitrine économique des succès du modèle capitaliste.
Le principal défi pour les Etats-Unis consistait à mettre un terme à la mentalité expansionniste et militariste très ancienne du Japon (rappelons que la révolution Meiji fut menée par des Samouraïs …) tout en conservant ce qui avait fait le succès du modèle japonais dans l’entre-deux guerre. Ils concilièrent ainsi la mise en place de nombreuses réformes avec un certain conservatisme, qui les poussèrent par exemple à sauvegarder le système impérial (tout en minimisant les pouvoirs de l’Empereur). Certaines personnalités influentes à l’époque du militarisme furent même reconduites en politique lors de l’après-guerre, comme Nobusuke Kishi, militant militariste dans l’entre-deux guerres, Ministre du Commerce et de l’Industrie pendant le conflit, et deux fois Premier ministre à la fin des années 1950.
Néanmoins la tendance dominante était au changement, pour permettre au pays de repartir sur des bases saines. Le Général Douglas MacArthur, devenu Gouverneur général du Japon, mena les réformes des systèmes politique et économique. Le Japon fut ainsi « démocratisé », à travers la mise en place d’une nouvelle constitution, et notamment grâce au droit de vote accordé aux femmes. La priorité, sur le plan économique, était à la dislocation des zaïbatsu, ces conglomérats qui entretenaient avec des liens étroits avec le militarisme, et à la refonte du système agraire. Les Américains initièrent enfin les entreprises japonaises au syndicalisme, dans l’espoir qu’il constitue une forme de surveillance interne.
Le véritable succès américain a été de permettre au Japon de passer de l’expansionnisme militaire à l’expansionnisme économique, marqué par les boom économiques des années 1960 (10% de croissance durant la décennie) et 1970, une politique d’investissement à l’étranger agressive et une balance commerciale fortement excédentaire.